Janvier 2005 - Suisse

En janvier 2005, Angelina Jolie se rend à Davos, en Suisse, pour participer à la réunion annuelle du Forum Économique Mondial, qui réunit des dirigeants d'entreprise, des responsables politiques du monde entier, des représentants des milieux universitaires et des ONG, des leaders religieux et des personnalités du monde entier, afin de débattre des problèmes les plus urgents de la planète.

Durant la session du 27 janvier, elle a lancé un appel afin de maintenir le sort des réfugiés dans le monde au premier plan des préoccupations mondiales. "Si l'on peut parler d'une conséquence positive de l'immense tragédie provoquée par le tsunami, c'est l'incroyable générosité dont ont fait preuve les particuliers et les organisations à travers le monde", a déclaré Angelina Jolie durant son discours. "Nous avons tous été bouleversés, et tant de gens ont essayé de contribuer à l'effort de secours. Maintenant, nous avons besoin que cet élan de générosité se traduise par un réel effort pour trouver des solutions aux crises négligées de la planète, comme la situation qui persiste au Tchad et au Soudan".

Cette année, le thème du Forum Economique Mondial, qui s'est déroulé du 26 au 30 janvier, était "Prendre ses responsabilités face à des choix difficiles". "Les réfugiés n'ont pas le luxe de faire un choix", a poursuivi Angelina Jolie. "Ils fuient pour sauver leur vie. Ils sont confrontés à la décision la plus difficile - abandonner tout ce qu'ils ont et ce qu'ils connaissent - contre leur volonté. C'est notre rôle à tous de leur venir en aide. En ce moment même, un grand nombre d'entre eux sont déjà aidés par un petit nombre d'entre nous et c'est quelque chose que nous pouvons choisir de faire évoluer. Ce n'est même pas un choix difficile".

Le 29 janvier, elle a assisté à une conférence de presse en compagnie de Wendy Chamberlin, Haut Commissaire adjointe de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés.

Mars 2005 - Etats-Unis

Angelina Jolie assiste le 8 mars à Washington DC, en tant qu'invitée d'honneur, à un déjeuner de bienfaisance organisé par le National Press Club, une organisation professionnelle mondiale pour journalistes. A cette occasion, elle annonce l'ouverture du Centre National pour enfants réfugiés et immigrés (National Center for Refugee and Immigrant Children) qu'elle a personnellement fondé avec un don de 500 000 dollars pour ses deux premières années d'existence. Ce centre fournit gratuitement une aide juridique à des enfants cherchant l'asile et n'ayant aucune représentation juridique.

Mai 2005 - Pakistan

En mai 2005, Angelina Jolie se rend au Pakistan. Son dernier voyage dans le pays date de 2001, période où les afghans fuyaient la guerre dans leur pays. Depuis, les dirigeants talibans ont été renversés et les mouvements s'inversèrent, avec le retour du Pakistan de plus de 2,3 millions d'afghans depuis 2002. Elle a remercié le Pakistan qui accueille des millions d'Afghans depuis un quart de siècle et a lancé un appel à l'aide internationale pour aider l'Afghanistan et le Pakistan à s'attaquer au problème de la pauvreté grâce au développement économique.

Elle débute sa visite le 4 mai en assistant au départ d'un convoi d'afghans qui quittaient Islamabad avec l'aide de l'UNHCR, portant le nombre d'afghans rentrés cette année à plus de 50 000. A cette occasion, elle a insisté sur la nécessité d'aider ceux qui ne se sentent toujours pas capables de rentrer chez eux et de promouvoir activement le développement en Afghanistan. "C'est à la communauté internationale d'aider à financer et à partager le poids du problème dans cette partie du monde - d'aider les gens et les familles, de continuer les programmes et d'encourager un développement plus important et plus rapide", a analysé Angelina Jolie.

Lors d'une visite, aux abords d'Islamabad, dans des briqueteries où travaillent des familles entières, elle a vu des enfants d'à peine six ou sept ans entasser de la boue dans des moules. Ils gagnent environ un cent américain pour trois briques. "C'était réellement une des pires choses que j'aie jamais vues - c'est très, très difficile pour une mère de voir des enfants obligés de travailler", a-t-elle déclaré aux journalistes, avouant avoir pleuré en les voyant. "Mais je comprends bien le dilemme des parents qui doivent mettre leurs enfants au travail car ils ne peuvent se nourrir que si toute la famille participe au labeur".

Le lendemain, 5 mai, dans la ville d'Attock, près du fleuve Indus, elle a discuté avec plusieurs des 500 réfugiés qui rentraient le jour-même. Après avoir parlé avec des enfants qui gagnent leur vie en ramassant des ordures - un travail ordinaire pour de nombreux afghans au Pakistan - elle a rejoint des femmes et des enfants dans un camion pour discuter avec eux. Mais elle a également constaté la complexité du problème en se promenant dans les allées boueuses du camp de Katcha Ghari, aux abords de Peshawar. Assise avec un groupe d'enfants contre le mur d'une maison en torchis, elle les a entendus dire qu'ils ne pensent pas retourner de si tôt dans un pays où manquent les services essentiels.

Angelina Jolie a souligné que le besoin d'augmenter l'aide au développement en Afghanistan est apparu à de nombreuses reprises, lors de discussions officielles, pendant son programme de 3 jours, au cours duquel elle a rencontré notamment le Président du Pakistan, Pervez Musharraf, et le Premier Ministre, Shaukat Aziz.

Au cours d'une conférence de presse, le 7 mai, elle a déclaré avoir été émue aux larmes par ce qu'elle avait vu. Cependant, elle s'est sentie encouragée car, lors de ses conversations avec l'équipe de l'UNHCR et les dirigeants du Pakistan, elle a trouvé un consensus quant aux mesures à prendre. "Tout le monde comprend que le rapatriement forcé ne doit pas avoir lieu", a-t-elle déclaré. "D'autre part, le prix payé par le Pakistan et la population pakistanaise depuis 25 ans est très lourd et ils n'ont pas reçu le soutien qu'ils auraient dû recevoir". Elle a également déclaré avoir constaté chez les afghans un profond désir de rentrer au pays, en dépit des difficultés économiques qu'ils pourraient y rencontrer. "J'ai rencontré une femme qui s'apprêtait à monter avec un bébé dans un camion ; elle n'avait pas de mari", a expliqué Angelina Jolie. "Elle pleurait, mais elle voulait retourner chez elle, en Afghanistan. J'espère qu'elle va s'en sortir, parce que je ne sais pas comment elle va survivre - comment elle va gagner sa vie, trouver de la nourriture et des soins médicaux".

Juin 2005 - Etats-Unis

Angelina Jolie assiste le 15 juin, à Washington DC, à la cérémonie qui marque le début des manifestations liées à la Journée mondiale des réfugiés en compagnie de la Secrétaire d'Etat, Condoleeza Rice. Cette dernière offre de réinstaller plus de réfugiés que n'importe quel autre pays - 55 000 en 2005. "Je suis convaincue que parmi ces 50 000 réfugiés, il s'en trouve qui brilleront et se distingueront plus tard aux Etats-Unis", déclare Angelina Jolie en faisant allusion aux nombreux réfugiés qui se sont réinstallés aux Etats-Unis. "Mais si pour certains réfugiés, la situation s'est améliorée, il reste toujours 17 millions de réfugiés dont l'avenir est toujours incertain. La Journée mondiale des réfugiés est le jour où nous faisons en sorte qu'ils ne soient pas oubliés".

Aux côtés de Condoleeza Rice et d'Angelina Jolie se trouve Paul Rusesabagina, un gérant d'hôtel qui a assuré la protection de plus d'un millier de réfugiés durant le génocide au Rwanda en 1994 et à qui la foule a réservé sa plus longue et bruyante ovation. Son histoire a fait l'objet d'un film acclamé par les critiques, "Hôtel Rwanda". Le HCR a présenté à Monsieur Rusesabagina et à Terry George, le réalisateur du film, le Prix humanitaire de la Journée mondiale des réfugiés.

Août 2005 - Etats-Unis

Angelina Jolie se rend le 27 août dans les Hamptons pour assister à la soirée de bienfaisance organisée par son ami, Wyclef Jean. Celle-ci a pour but de récolter des fonds pour venir en aide au peuple haïtien, pays natal du chanteur.

Septembre 2005 - Etats-Unis

Le 12 septembre, Angelina Jolie assure la promotion du documentaire qu'elle a réalisé, en mai 2005, avec le Dr. Jeffrey Sachs, économiste et conseiller des Nations Unies en matière de pauvreté. Ce programme spécial pour la chaine MTV porte sur leur visite d'un groupe de villages reculés situé à Sauri à l'ouest du Kenya. "Elle s'est immédiatement mise au travail", déclare le Dr. Sachs au sujet d'Angelina Jolie. "Elle est en train de devenir un leader extraordinaire".

Septembre 2005 - Etats-Unis

Angelina Jolie participe le 17 septembre, à New York, à la première édition du Clinton Global Initiative, un forum de réflexion créé par l'ancien Président Bill Clinton, qui réunit des chefs d'Etats et de gouvernements et des personnalités pour concevoir et mettre en oeuvre des solutions innovantes afin de résoudre des défis climatiques, humanitaires et religieux.

Septembre 2005 - Etats-Unis

Angelina Jolie participe le 28 septembre, à Washington, à une réunion de l'organisation Global Business Coalition HIV/Aids qui permet de collecter des fonds pour lutter contre le sida, aux côtés notamment de Richard Branson, le patron de Virgin, de l'ancien ambassadeur Richard Holbrooke et des sénateurs américains, Joseph Biden et Richard Lugar.

Angelina Jolie a confié regretter le choix des priorités de l'administration Bush qui consacre plus d'argent à la guerre en Irak qu'à la lutte contre le sida. "Je ne dis pas que je suis pour ou contre la guerre en Irak", at-elle déclaré. "Mais le montant dépensé chaque mois en Irak est, je crois, de l'ordre de 5 milliards de dollars par mois, alors que nous dépensons 15 milliards de dollars pour lutter contre le sida sur une période de 3 ou 5 ans".

Le soir-même, elle assiste à une soirée de bienfaisance organisée par l'organisation Global Business Coalition aux côtés de la Secrétaire d'Etat Condoleeza Rice et de la sénatrice Hillary Clinton.

Octobre 2005 - Etats-Unis

Angelina Jolie participe le 11 octobre, à New York, au prestigieux diner annuel organisé par les Nations-Unies qui rassemblent environ 700 convives.

Durant cette soirée, l'organisation des Nations-Unies lui décerne le United Nations Global Humanitarian Action Award qui récompense son action auprès des réfugiés du monde entier. "L'action humanitaire que je mène dans le monde entier est la plus belle chose de mon existence après mes enfants", a-t-elle déclaré en recevant sa récompense. "Je me sens très, très privilégiée d'apporter mon humble contribution à l'action humanitaire de l'ONU".

Octobre 2005 - Etats-Unis

Angelina Jolie participe le 17 octobre à une conférence de presse organisée par Global Action for Children, une organisation qui vient en aide aux enfants vulnérables à travers le monde en leur offrant la chance de grandir en toute sécurité et en bonne santé.

Novembre 2012 - Pakistan

Angelina Jolie se rend en novembre au Pakistan pour se rendre compte de l'impact du tremblement de terre du 8 octobre qui a tué près de 73 000 personnes et a laissé des dizaines de milliers d'autres sans abri dans l'une des régions les plus défavorisées d'un pays déjà pauvre. Depuis le hublot d'un hélicoptère, kilomètre après kilomètre, elle a pu apercevoir des maisons détruites et les maigres possessions de Pakistanais déjà défavorisés, éparpillées à flanc de montagne. "Vous survolez une région et vous ne croyez pas ce que vous voyez", a-t-elle confié. "Les gens assis confortablement chez eux ne peuvent pas se faire une idée précise de la réalité ici. C'est incroyable. Pendant 20 minutes de vol, nous n'avons vu que des maisons en ruine. Tout a été détruit".

Depuis les villages en très haute altitude, où l'assistance vient juste d'arriver, jusqu'à la ville quasiment détruite de Balakot, ou l'hôpital d'Islamabad où des milliers de blessés ont été soignés, elle a entendu les survivants raconter l'horreur du séisme et leurs craintes quant à l'avenir.

Angelina Jolie et son compagnon, l'acteur Brad Pitt qui s'est joint à la mission de l'UNHCR, ont embarqué à bord des hélicoptères de la Fondation Aga Khan qui transportaient de la nourriture dans les montagnes isolées jonchées de débris de maisons en bois. La Fondation Aga Khan, une organisation internationale d'aide et de développement présente dans cette partie du Pakistan pendant des années, a travaillé en étroite collaboration avec l'UNHCR pour le transport de l'aide dans les montagnes et pour évacuer des milliers de blessés. "Il y a beaucoup de personnes qui vivent en altitude et qui, pour de nombreuses raisons, ne veulent pas partir - elles ont peur de perdre leur propriété et se sont habituées à cette vie - et si elles ne veulent pas partir, elles vont devoir reconstruire rapidement", a indiqué Angelina Jolie. "Je ne sais pas si cela est possible... certaines de ces personnes essaient de reconstruire dès à présent, c'est un effort de survie".

Lors de sa discussion avec les survivants de Jabel Sharoon, un vent glacial balayait la neige poudreuse déjà tombée sur les montagnes. Ceux qui se sont rendus compte qu'ils ne pourront rester cet hiver descendent dans la vallée vers les camps d'aide humanitaire. Quelques-uns se dirigent vers des camps de fortune, qui sont une source de problèmes de santé, mais d'autres partent vers des camps bien équipés établis par les autorités pakistanaises avec l'assistance de l'UNHCR.

Angelina Jolie a visité le camp de Ghari Habibullah, qui a été établi par l'armée pakistanaise, et a été rassurée d'entendre les résidents qui, bien qu'encore traumatisés, se sentent maintenant en sécurité alors que l'hiver arrive. Le chef du camp lui a fait part d'un flux constant et régulier des survivants qui arrivent depuis les hauts plateaux.

Elle s'est également rendue à l'Institut pakistanais des sciences médicales à Islamabad, l'hôpital central dans les semaines qui ont suivi le séisme. Elle s'est entretenue avec des enfants - dont beaucoup sont amputés - qui nécessitent encore une assistance. Parfois des milliers de patients s'étaient entassés dans les salles et avaient même été traités dans les couloirs. Après avoir entendu que l'hôpital cherchait à collecter des fonds pour acheter 40 lits spécialisés pour des patients paralysés de lésions à la colonne vertébrale suite au séisme, Brad Pitt a immédiatement offert de les fournir tous en faisant une donation de plus de 100 000 dollars.

L'UNHCR, dont le mandat est d'assurer la protection des réfugiés, n'est normalement pas impliqué dans l'aide lors des catastrophes naturelles. Mais pour la seconde fois en un an - ce tremblement de terre et le tsunami qui a ravagé les côtes du Sud et du Sud-Est asiatique fin décembre 2004 - l'agence des Nations Unies pour les réfugiés s'est retrouvée au centre d'un important effort humanitaire. Tout comme dans les pays touchés par le tsunami où l'UNHCR est actif depuis longtemps, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés travaille au Pakistan depuis trois décennies pour assister les réfugiés afghans. Dans les heures qui ont suivi le séisme, l'UNHCR a ouvert ses entrepôts et a commencé à distribuer des tentes, des matelas et des bâches en plastique aux victimes de la catastrophe. "C'est une obligation que d'être présent, d'aider les personnes du Pakistan et de rester auprès d'eux car ils ont fait tant pour les Afghans pendant des années", a indiqué Angelina Jolie aux journalistes, le 25 novembre, lors d'une conférence de presse tenue à Islamabad aux côtés du Haut Commissaire, Antonio Guterres. C'est triste que nous soyons ici, c'est triste que l'on se retrouve dans cette situation, mais je suis si heureuse d'être là pour eux", a-t-elle ajouté.

Angelina Jolie a souligné que les besoins des survivants sont urgents, spécialement avec l'arrivée de l'hiver dans l'Himalaya, que l'assistance internationale doit continuer et que les donations prévues par les gouvernements doivent être honorées. "Il ne s'agit pas seulement d'un seul désastre", a-t-elle déclaré. "Il y en a un autre qui pourrait arriver très vite s'il n'y a pas suffisamment de coordination et d'argent sur le terrain le plus rapidement possible".