Mars 2013 - Etats-Unis

Angelina Jolie a participé le 2 mars à un événement caritatif organisé par l'association Eastern Congo Initiative à Los Angeles. Fondée par Ben Affleck en 2010, cette organisation permet de lever des fonds pour soutenir les actions humanitaires au Congo et tente d'alerter l'opinion politique sur les conflits qui secouent cette région instable. Elle soutient également plusieurs associations congolaises qui sont déterminées à reconstruire la région, déstabilisée par les militants rebelles.

Mars 2013 - République Démocratique du Congo

Angelina Jolie s'est rendue le 23 mars en République Démocratique du Congo. Aux côtés de William Hague, Ministre des Affaires étrangères britannique, elle a effectué une mission d'information sur le viol dans les zones de guerre. Toux deux s'étaient déjà rencontrés en mai 2012 pour le lancement d'une campagne contre les viols et les violences sexuelles dans les zones de conflit. L'objectif est de sensibiliser les gouvernements africains sur l'urgence de la situation et de mobiliser la communauté internationale, et notamment le G8, pour permettre la traduction devant la justice des auteurs de ces crimes et éviter que d'autres soient perpétués.

"Cette visite a pour but d'entendre les témoignages des victimes de viol et de violences sexuelles", a expliqué Angelina Jolie. "Nous voulons tirer les leçons de leur expérience pour trouver comment protéger ces milliers de femmes, d'hommes et d'enfants qui risquent le viol dans beaucoup d'autres zones de conflit. Si le monde ne réagit pas, nous nous contenterons toujours de réagir aux atrocités et de soigner des survivants plutôt que d'empêcher ces viols".

William Hague et Angelina Jolie se sont rendus le 25 mars, au camp Nzolo où ils ont pu rencontrer et discuter avec des victimes de viols et de violences sexuelles.

Au cours de cette visite au Congo, ils ont également rencontré des associations locales, des organisations de l'ONU et des responsables politiques pour évoquer avec eux la nécessité de trouver une solution pérenne au conflit entre l'armée congolaise et le Mouvement du 23 mars (M23) dans la province du Nord-Kivu, théâtre de nombreux viols.

Mars 2013 - Rwanda

William Hague et Angelina Jolie ont poursuivi leur mission au Rwanda. Ils se sont rendus le 27 mars, au Centre mémorial de Kigali à Gicozi afin d'honorer la mémoire de toutes les victimes du génocide rwandais qui a eu lieu d'avril à juillet 1994. Au cours de celui-ci, environ 800 000 rwandais, en majorité Tutsis, ont été tués. Ceux qui parmi les Hutus se sont montrés solidaires des Tutsis ont été tués comme traitres à la cause hutu.

Créé en 2004, ce centre abrite dans des fosses communes les restes d'environ 250 000 victimes du génocide. William Hague et Angelina Jolie ont déposé des gerbes de fleurs et se sont recueillis un moment.

Avril 2013 - Etats-Unis

Angelina Jolie a assisté le 4 avril au 4ème sommet des Women in the World organisé au David H. Koch Theater de New York par Newsweek et The Daily Beast. Plusieurs autres stars hollywoodiennes investies dans des oeuvres humanitaires étaient présentes, telles que Meryl Streep ou America Ferrerra.

Durant cette soirée, elle a fait un discours poignant en hommage à Malala Yousafzai, cette jeune pakistanaise qui a été la cible des talibans le 12 octobre dernier pour s'être insurgée contre leur domination dans la région de Swat au Pakistan et contre l'interdiction faite aux filles d'aller à l'école. "Voilà ce que les tueurs ont accompli ce jour là. Ils lui ont tiré dans la tête et l'ont rendue encore plus forte", a-t-elle déclaré. "Sa robe rose préférée pouvait la mettre en danger parce que les talibans désapprouvaient les couleurs vives. Mais ce que Malala aimait par dessus tout, c'était l'école. Exprimer sa passion dans son journal était bien plus dangereux qu'une robe rose et Malala le savait. La tentative brutale de la réduire au silence n'a fait qu'amplifier sa voix et accru sa détermination à demander au monde entier, pas seulement au Pakistan, de garantir le droit à l'éducation pour chaque fille et garçon".

Après le drame qui l'a frappée, un fond de charité a été mis en place. Angelina Jolie a promis de faire un don de 200 000 dollars. Durant la soirée, l'adolescente a fait une apparition par vidéo, durant laquelle elle a annoncé que, grâce à ce don, la fondation Malala allait pouvoir financer son premier projet. Une somme de 45 000 dollars sera destinée à permettre à 40 filles âgées de 5 à 12 ans d'aller à l'école et à sensibiliser les populations locales à l'importance de l'éducation des filles. "C'est le plus beau moment de ma vie. Si l'on peut éduquer 40 filles, on peut en éduquer 40 millions", a déclaré Malala dans cette vidéo. "J'invite chacun d'entre vous à soutenir la fondation Malala afin de faire en sorte que l'éducation offerte à ces quarante filles s'étendent à 40 millions de filles".

Avril 2013 - Royaume-Uni

Angelina Jolie a participé le 11 avril, au Sommet des Ministres des affaires étrangères membres du G8 à Londres. Elle était présente afin d'attirer l'attention des politiques sur les violences endurées par les femmes en zones de guerre. Elle a ainsi pu s'entretenir avec les différents ministres sur les objectifs à atteindre, notamment en Corée du Nord et pour régler le conflit en Syrie.

"J'ai entendu les témoignages des victimes de viols encore vivantes de la Bosnie au Congo m'expliquant que leur situation ne préoccupait pas le reste du monde. Mais aujourd'hui, j'ai l'intime conviction que leur voix sera entendue et qu'ensemble nous serons en mesure de leur apporter de l'espoir", a-t-elle déclaré lors d'un discours. "C'est encourageant de voir des hommes politiques discuter et prendre part à la lutte contre le viol. Le viol ne concerne pas seulement les femmes et n'est pas seulement une question humanitaire, c'est une cause internationale. J'appelle tous les gouvernements à faire de cette cause leur priorité. S'ils le font, cela marquera le début d'une nouvelle alliance internationale contre les viols de guerre et les violences sexuelles et enfin la fin de l'impunité".

Au cours de cette journée, un accord a été conclu entre les ministres, assorti d'un déblocage de 27,5 millions d'euros de fonds, pour lutter contre les violences sexuelles en zone de guerre. "Nous sommes parvenus aujourd'hui à un accord historique entre les ministres des affaires étrangères des pays du G8 pour travailler ensemble afin de mettre un terme aux violences sexuelles pendant les conflits", a déclaré William Hague, chef de la diplomatie britannique. "Nous avons adopté une déclaration historique établissant que le viol et les violences sexuelles en zone de conflits sont des infractions graves à la Convention de Genève au même titre que les crimes de guerre. Cela nous donne la responsabilité de chercher activement, de poursuivre en justice ou de remettre aux instances concernées en vue d'un jugement toute personne accusée de ces faits, quelle que soit leur nationalité, quel que soit l'endroit où elles se trouvent dans le monde. Nous avons besoin de cet engagement pour mettre un terme au fait que les viols et les violences sexuelles soient traités comme un problème secondaire et pour mettre les femmes et les droits des femmes au centre des résolutions des conflits".

Angelina Jolie s'est félicité de cet accord, véritable avancée pour les victimes. "Aujourd'hui, la voix des victimes a été entendue", a-t-elle déclaré. "Je salue la position, longuement attendue, prise aujourd'hui par le G8".

Juin 2013 - Jordanie

Angelina Jolie s'est rendue le 18 juin en Jordanie pour la Journée mondiale du réfugié, qui est célébrée chaque année le 20 juin. Au point de passage frontière de Jaber, elle a rencontré et écouté les témoignages de femmes, d'hommes et d'enfants qui venaient tout juste de fuir la Syrie quelques heures auparavant. Ces personnes hantées par des souvenirs douloureux ont fui Homs, Dara'a et al-Qusayr, trois villes dévastées par le conflit syrien. Elles lui ont raconté les bombardements, les traumatismes et la perte d'êtres chers. Angelina Jolie a encouragé les réfugiés à lui raconter les épreuves endurées, et à travers elle, au monde. "Nous ne pouvons à peine imaginer votre douleur", a-t-elle indiqué à des familles qui ont perdu des proches. "L'objectif de ma visite est de montrer un soutien aux réfugiés en Syrie, pour appeler le monde à trouver des solutions à leur situation critique ainsi qu'à mieux comprendre les besoins en Jordanie et dans d'autres pays de la région les plus directement affectés par ce conflit dévastateur".

A la frontière syrienne, Angelina Jolie a entendu des témoignages de courage exemplaire et d'une infinie tristesse. Mohammed Al-Kassem, son épouse Walida et leur petite fille Faten venaient d'arriver après avoir fui al-Qusayr. Cette ville a été le théâtre d'affrontements intenses qui l'ont réduite à un amas de décombres et qui ont engendré une nouvelle vague de réfugiés dans les pays voisins. "Durant les combats et les bombardements, la plupart de mes amis sont morts", a-t-il indiqué. "Il n'y a plus rien, tout est détruit, plus de bâtiments, plus de médicaments. 95 hommes sont morts car leurs blessures se sont infectées et il n'y avait rien pour les soigner. J'ai été le seul membre de ma famille à fuir. Les personnes qui restent sur place ne peuvent s'attendre qu'à la mort".

Après avoir rencontré les réfugiés, Angelina Jolie a été informée de la situation par le chef de l'état-major général Hussein Al-Zyoud, le commandant des Forces jordaniennes pour la sécurité frontalière, et des membres de son personnel. Lors de leur entretien, des bombardements pouvaient s'entendre juste de l'autre côté de la frontière.

Le conflit en Syrie a forcé davantage de civils à fuir l'année dernière que tout autre conflit à travers le monde. Ces six derniers mois, le nombre de personnes déracinées a plus que doublé pour atteindre 1,6 million, dont 540 000 se trouvent en Jordanie. "La pire crise humanitaire du 21e siècle se développe actuellement au Moyen-Orient", a indiqué Angelina Jolie. Elle a exhorté le monde à faire davantage pour aider le peuple syrien. "La réponse internationale à cette crise est clairement insuffisante par rapport à l'ampleur de cette tragédie humaine. Une aide humanitaire considérable reste nécessaire et, par-dessus tout, une solution politique à ce conflit doit être trouvée".

Angelina Jolie a poursuivi sa visite en Jordanie en se rendant jeudi, 20 juin, au camp de réfugiés de Za'atari. Il s'agit du deuxième camp le plus peuplé du monde. Il accueille actuellement 185 000 réfugiés syriens.

A l'occasion de la Journée mondiale du réfugié, elle a participé à une conférence de presse en compagnie notamment du Haut commissaire du HCR, Antonio Guterres. Voici sa déclaration :

"Depuis la Jordanie où je me trouve, et dans l'ensemble de la région, la crise syrienne est la crise humanitaire la plus aigüe à travers le monde aujourd'hui. 1,6 million de personnes ont déjà fui la Syrie avec seulement les vêtements portés ce jour-là, et davantage arrive encore chaque minute. Plus de la moitié d'entre elles sont des enfants. Les réfugiés ont laissé derrière eux un pays où des millions de personnes sont déplacées, souffrant de la faim, de privations et endurant la peur ; où d'innombrables femmes et jeunes filles ont subi des viols et des violences sexuelles ; où une génération entière d'enfants est déscolarisée et où au moins 93 000 personnes ont été tuées : les amis, les voisins, les pères, les mères et les enfants des personnes qui vivent dans ce camp aujourd'hui.

Je veux remercier les peuples de la Jordanie, du Liban, de l'Iraq et de la Turquie qui assurent l'hébergement de réfugiés syriens dans leurs maisons et dans leurs communautés. Leur générosité sauve des vies humaines. Mais ils ne peuvent pas le faire seuls. Les donateurs doivent se mobiliser pour couvrir les appels de fonds et apporter un soutien. La surcharge sur l'économie de ces pays menace grandement leur stabilité.

Je conjure toutes les parties au conflit syrien à cesser de cibler les civils et à permettre l'accès de l'aide humanitaire. Et j'en appelle aux dirigeants à travers le monde - svp dépassez vos divergences, unissez-vous pour faire cesser la violence et réussir la diplomatie. Le Conseil de sécurité des Nations Unies doit assumer ses responsabilités. Toutes les 14 secondes, quelqu'un traverse la frontière de la Syrie et devient un réfugié. Et à la fin de cette année, la moitié de la population syrienne - 10 millions de personnes - aura désespérément besoin de nourriture, d'abris et d'assistance. La vie de millions de personnes est entre vos mains. Vous devez trouver un terrain d'entente.

En cette Journée mondiale du réfugié, je voudrais dire un mot sur plus de 15 millions de personnes qui vivent également en tant que réfugiés à travers le monde. Les réfugiés sont souvent oubliés et fréquemment incompris. Ces personnes sont considérées comme une charge, sans ressource, ou comme des personnes qui souhaitent seulement rejoindre un autre pays. Un réfugié n'est rien de tout ça. J'ai rencontré des réfugiés à travers le monde. Ce sont des gens raffinés, résilients et travailleurs. Ils ont enduré davantage de violence et ressenti davantage de peur que nous n'en connaitrons jamais. Ils ont perdu leurs maisons, leurs possessions et leur pays. Ils ont souvent perdu des proches et des amis disparus lors de morts affreuses. Confrontés à la guerre et à l'oppression, ils ont choisi de ne pas prendre les armes, mais de tenter de trouver la sécurité pour leurs familles. Ils méritent notre respect, notre reconnaissance et notre soutien - pas seulement aujourd'hui mais pour toute la traversée de cette épreuve. En aidant les réfugiés, ici au camp de Za'atri et à travers le monde, nous investissons sur des personnes qui reconstruiront un jour leur pays, et un monde plus pacifique pour nous tous. Alors en cette Journée mondiale du réfugié, je leur rends hommage et je me sens privilégiée d'être à leurs côtés.