NEW YORK - Après des mois de buzz sur le Net et d’infos distillées au compte-gouttes par les studios Sony, "The Tourist", film d’espionnage glamour tourné à Paris et à Venise, débarque enfin sur les écrans. À l’affiche, Johnny Depp et Angelina Jolie. Une première. Ces deux icônes ne s’étaient en effet jamais retrouvées ensemble devant une caméra.

Madame Pitt, tout récemment nominée pour le Golden Globe de la meilleure actrice dans une comédie pour "The Tourist", nous a accordé un visa pour la questionner sans le moindre tabou. Et notamment sur des aspects de sa vie personnelle. Interview.

Tom Cruise et Charlize Theron étaient pressentis pour jouer les amants terribles dans "The Tourist". Pas trop déçue d’être un second choix ? une actrice plan B ?

“Aucunement ! Hollywood a toujours fonctionné comme ça. Lorsqu’on m’a proposé "The Tourist", j’ai tout de suite foncé. L’idée que l’action se déroule à Paris et à Venise, deux lieux que j’adore, a bien sûr pesé dans la balance. D’autant qu’après le tournage de "Salt" qui fut très éprouvant physiquement, je voulais pouvoir emmener mes enfants en vacances. Rien que pour ça, j’ai failli signer sans réfléchir…”

Il paraît que c’est vous qui avez imposé le réalisateur !

“Il fallait retravailler le scénario. Il manquait de rythme. Je tenais à ce qu’il soit réalisé et écrit par un metteur en scène européen. J’ai tout de suite songé à Florian Henckel Von Donnersmarck, un cinéaste allemand qui m’avait éblouie avec "La Vie des autres", Oscar du meilleur film étranger. Embaucher un réalisateur américain aurait été une grave erreur selon moi. Nous aurions perdu en sensibilité.”

"The Tourist", c’est le premier film où l’on vous voit aux côtés de Johnny Depp…

“ Au départ, Florian avait songé à Brad Pitt. Mais Brad et moi avons décidé de ne plus tourner de films ensemble pour des questions d’organisation. Vous savez, on ne peut pas laisser notre tribu sans structure parentale. Il faut donc toujours qu’il y ait l’un de nous deux à la maison. Un capitaine à la barre. Jouer avec Johnny, c’était un truc qui me titillait depuis un moment. Nous ne nous étions jamais rencontrés dans la vraie vie !”

Si vous deviez définir ce grand monsieur du cinéma ?

“Ce qui m’a tout de suite séduite chez lui, c’est sa capacité à improviser. C’est aussi un homme qui adore faire des coups pendables. On rigolait tellement sur le tournage que toute l’équipe était prise de crises de fous rires ! Le plus dur, c’est qu’Élise, mon personnage, était censée afficher un visage impassible ! Du coup, à force de me retenir, j'ai souffert de grox maux de ventre."

Que peuvent bien se raconter deux stars de votre envergure lorsqu’elles se retrouvent en dehors des plateaux ?

“Pour la petite anecdote, un journaliste japonais m’a demandé si Johnny et moi, nous avions comparé nos tatouages… Désolée, mais ce n’est pas le genre de discussions que nous avons ! (rires). C’est un homme accessible et disponible. J’ignorais aussi que c’était un peintre et un musicien incroyablement talentueux. Tout ce qu’il touche est d’une originalité folle. Je vais vous dire, Johnny Depp, c’est Renaissance man. Il se réinvente constamment. Je pense que s’il n’existait pas, on aurait beaucoup de mal à l’inventer tant il est hors norme ! (rires) Au quotidien, Johnny et Vanessa sont des gens d’une simplicité désarmante. Nos garçons ont, par exemple, joué durant des heures aux jeux vidéo, et ce, pendant que nous refaisions le monde autour de bonnes bouteilles de vin ! Nous nous sommes aperçus alors que nous avions des tas de points communs. Comme l’amour de la France, de sa culture, de sa gastronomie ainsi que du système scolaire français !”

Quel genre de touriste êtes-vous ?

“Ce n’est pas évident d’être une touriste lorsque vous avez une horde de paparazzis qui vous poursuit ! Il nous est arrivé de trouver des photographes sur les toits et même dans des poubelles durant le tournage de "The Tourist" ! (rires). Quelle touriste je suis maintenant ? Une touriste qui s’intéresse aux gens, aux locaux. J’aime sortir des sentiers battus et montrer à mes enfants des lieux insolites. Comme les coulisses d’un musée racontées par un conservateur ou le quatracento italien commenté par un restaurateur d’art spécialisé dans la Renaissance. Et à Venise, il y avait de quoi faire, culturellement ! Nos six enfants en ont eu plein les yeux ! En dehors de la France, l’Italie est un pays où j’adore séjourner. Et puis, je l’avoue, j’aime la façon dont les Italiens prononcent mon prénom ! Ça me fait des choses (rires)…”

Votre personnage est un agent œuvrant pour Interpol mais, pour une fois, vous ne jouez pas les superhéroïnes capables de botter l’arrière-train des hommes ! Rafraîchissant ?

“Reposant, surtout ! Élise est une femme mystérieuse ! Mais elle n’a rien à voir avec les femmes que j’incarnais dans "Tomb Raider", "Mr and Mrs Smith" ou "Salt". Ce que j’aime chez elle, c’est son côté femme fatale. Dans ses tenues de grands couturiers, elle arrive à se débarrasser des bad-guys sans en faire des tonnes. (rires) De tous les personnages que j’ai incarnés, Élise est probablement celui qui me ressemble le plus. Il y a un côté je-ne-me-prends-pas-au-sérieux chez elle que je revendique !”

En parlant de tenues, votre glamour-boy de mari posséderait-il un dressing plus imposant que le vôtre ?

“C’est fort possible !”

Quand on vous voit déambuler dans toutes ces belles robes, on se dit qu’elle est loin, la Angelina qui collectionnait les couteaux et se tranchait les chairs !

“Ma période wild est derrière moi. Six enfants à élever, cela nécessite beaucoup d’attention. Or, vous ne pouvez pas être une mère concernée, gérer le chaos qui règne dans la maison, si vous êtes vous-même le chaos incarné ! Mes enfants m’ont de façon très brutale fait redescendre sur terre ! Cela dit, le fait d’avoir vécu une jeunesse que je qualifierais de gothique va probablement me permettre de mieux gérer leur adolescence !”

Et vous la redoutez, cette période ?

“Probablement moins qu’une mère qui n’a jamais possédé un iguane et un serpent à la maison ! Avec tout ce que j’ai fait endurer à ma pauvre mère, je me dis qu’il est normal que j’en bave à mon tour !”

Restons dans la famille Pitt-Jolie, si vous le voulez bien. Est-il vrai que votre chien s’appelle Jacques ? Est-ce un hommage canin à Cousteau, Chirac ou Tati ?

“Notre chien s’appelle Jacques simplement parce qu’il est né en France et parce que nous aimions la sonorité de ce nom !”

Quels sont les mots français que vous avez le plus de mal à prononcer ?

“Je ne voudrais pas écorcher vos oreilles ! J’adore trop votre langue. Sa musicalité. Je cherche d’ailleurs une école pour adultes qui me permettrait de faire des progrès. Vous en connaissez ?”

Essayez l’Alliance française !

“Merci ! (en français dans le texte). Je ne peux pas vous révéler les mots que j’ai le plus de mal à prononcer dans votre langue. En revanche, je peux vous dire ceux que j’aime prononcer. Il s’agit de pamplemousse et poubelle. Ne me demandez pas pourquoi, ils me font rire à chaque fois qu’ils sortent de ma bouche !”

Noël approche à grands pas. Êtes-vous quelqu’un de traditionnel ?

“Ma mère était une experte lorsqu’il s’agissait de tricoter les grandes chaussettes que nous suspendions au-dessus de la cheminée. Maintenant que je suis mère, je m’aperçois que j’ai hérité du même talent ! La grosse différence, c’est que j’ai huit paires de chaussettes à tricoter… mais c’est quelque chose que j’apprécie. Même si Brad s’est fichu de moi. Il trouve ça cul-cul. Les hommes ne comprennent rien ! (rires)”

Savez-vous ce que vous allez offrir pour Noël à Brad ?

“Il est né un 18 décembre. Une date très proche de Noël. Acheter un cadeau pour Noël n’aurait aucun sens ! Il a déjà été suffisamment gâté ! (rires) Pour ce qui est des cadeaux aux enfants, nous estimons que voyager est le plus beau présent que l’on puisse leur faire. Dans notre foyer, nous ne sommes décidément pas matérialistes. Rencontrer des gens dans des pays différents, partager leur culture est assurément plus intéressant que de s’offrir des cadeaux ! N’en déplaise à Maddox qui nous a demandé une énième console vidéo !”

Source : DH.be