Angelina Jolie a participé lundi, 24 juin, au Conseil de sécurité des Nations Unies à New York qui organisait un débat sur le thème : "Femmes, Paix et Sécurité : les violences sexuelles dans les conflits". Évoquant les victimes de viol qu’elle a rencontré lors de ses récentes visites dans des camps de réfugiés en Jordanie et au Congo, elle a critiqué le Conseil de sécurité des Nations Unies pour son inaction face aux viols commis en temps de guerre, et notamment en Syrie. Les 15 pays membres du Conseil sont profondément divisés sur la crise syrienne, entre les occidentaux qui demandent le départ du président Bachar al-Assad et la Russie et la Chine qui cherchent à protéger le régime de Damas. Elle les a appelé à montrer leur détermination à agir contre ces exactions et à prendre leurs responsabilités.

24 photos | Humanitaire | 2013 | 24 juin - Conseil de sécurité des Nations Unies - New York

"Le viol est une arme de guerre, une menace contre la sécurité. Lutter contre la violence sexuelle est donc de votre responsabilité. Le monde ne considère pas encore les viols en temps de guerre comme une priorité. Si le Conseil de sécurité en fait une priorité, cela le deviendra, sinon cette horreur continuera", a déclaré Angelina Jolie. "Des centaines de milliers, voire des millions, de femmes, d’enfants et d’hommes ont été violés à l’occasion de conflits. Des garçons sont contraints de violer leur mère ou leur sœur sous la menace d’une arme. Des femmes sont violentées avec des bouteilles, des branches d’arbre ou des couteaux pour que cela provoque le plus de dégâts possibles. Des petits enfants et même des nourrissons sont arrachés à leurs parents et violés. Ces crimes sont commis non pas à cause de la guerre, mais parce que la communauté internationale laisse faire. Les actions à entreprendre sont connues, ce qui manque c’est la volonté politique. Quand les gouvernements ne peuvent pas agir, le Conseil de sécurité doit le agir", a-t-elle martelé en dénonçant une culture de l’impunité. "S’il vous plait, ne laissez pas ce dossier tomber dans l’oubli quand vous quitterez cette salle".

A l’issue des débats, le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité une résolution reconnaissant le viol comme une arme pouvant exacerber les conflits. Le texte invite les États membres à inscrire les crimes sexuels dans leur législation nationale pour que ces actes puissent être jugés. Une nouvelle réunion sur le sujet se tiendra au mois de septembre à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations Unies.