Fin mars/mi avril - Namibie

Alors qu’elle se trouve dans le pays pour le tournage de son film "Beyond Borders", Angelina Jolie rejoint le 23 mars le délégué du Haut Commissariat en Namibie, Hesdy Rathling, au camp d’Osire.

Sur place, elle rencontre de nouveaux arrivants, des familles, des responsables de l'organisation des femmes réfugiées et des infirmières qui lui expliquent le fonctionnement de la clinique du camp.

Après avoir entendu parler de l'enthousiasme dont font preuve les équipes sportives du camp, Angelina Jolie leur fournit des centaines de balles de volley, de basket et de football, ainsi que des filets pour qu'ils soient distribués aux réfugiés. Cette initiative va dans le sens de la discussion qu'elle a eue précédemment avec le Haut Commissaire de l'UNHCR Ruud Lubbers sur l'utilité des activités sportives pour le maintien de la condition physique et mentale.

En rentrant de sa journée avec les réfugiés au camp d'Osire, elle déclare : "Ces gens ont une force mentale et une détermination stupéfiantes. Je souhaite revenir pour passer plus de temps avec eux".

Le 13 avril, Angelina Jolie et son équipe offrent 270 tentes et plusieurs centaines d'articles de couchage et des matelas à ce même camp. Ils fournissent également 13,5 tonnes de produits alimentaires, notamment de la farine de maïs, du blé, du sucre, du sel et des haricots. Par ailleurs, elle fait une contribution personnelle importante à l'UNHCR pour soutenir des projets bénéficiant aux réfugiés du camp d'Osire.

Avant de quitter la Namibie, Angelina Jolie a également travaillé avec l'équipe vidéo de l'UNHCR pour terminer son récit de la version actualisée de "We Were There", un documentaire de 27 minutes qui développe une approche historique du travail accompli par l'UNHCR au cours des 50 dernières années. Dans ce documentaire, on la voit aux côtés du Haut Commissaire Ruud Lubbers, du secrétaire général Kofi Annan, du représentant spécial du secrétaire général pour les enfants et les conflits armés Olara Otunnu, des Prix Nobel de la Paix Desmond Tutu et Rigoberta Menchu et de plusieurs anciens hauts commissaires.

Mai 2002 - Thaïlande

Bravant les pluies de la mousson, Angelina Jolie visite le 19 mai le camp de réfugiés de Tham Hin en Thaïlande. Cette visite d'une journée est la première qu'elle fait dans un camp de réfugiés en Asie du Sud-Est.

Accompagnée du représentant régional de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés, Jahanshah Assadi, elle fait le tour du camp, bénéficiant des nombreuses informations fournies par les autorités thaïlandaises du camp, le comité de réfugiés et les anciens. Elle visite la clinique, parle avec les travailleurs médicaux et le personnel de santé et rencontre de nombreux réfugiés.

A l'école du camp, elle est accueillie par les enfants qui ont interprété une danse traditionnelle karen en son honneur. Plus tard, au cours d'une cérémonie empreinte de simplicité, elle fait don d'une télévision, d'un magnétoscope et d'un générateur pour les cours d'éducation et de formation professionnelle, ainsi que des équipements sportifs. Enfin, elle offre un sarong à chaque femme réfugiée du camp. En retour, la communauté réfugiée lui offre une robe traditionnelle karen brodée, qu'elle a revêtue pour le plus grand plaisir de l'assistance. Assise sur des nattes, elle a distribué des ballons de football à une foule d'enfants surexcités.

Quand on lui demande ses impressions sur le camp, Angelina Jolie déclare que les réfugiés étaient "vraiment bien pris en charge, mais qu'ils prenaient également leurs responsabilités... ce camp offre vraiment l'exemple d'un camp actif".

L'ambassadrice de bonne volonté a exprimé sa gratitude au gouvernement royal thaïlandais pour sa politique humanitaire envers les réfugiés, et a particulièrement salué le peuple thaïlandais et les communautés d'accueil pour la compassion et la générosité qu'ils témoignent à l'encontre des réfugiés depuis des années. "Tout le monde voudrait rentrer chez soi", a-t-elle déclaré, exprimant son espoir que les réfugiés puissent, dans un avenir proche, rentrer dans leur pays sur une base volontaire et digne et dans des conditions de sécurité satisfaisantes. "La formation sera utile pour les préparer à ce futur", a-t-elle ajouté, soulignant par là le besoin qu'ont les réfugiés d'une éducation adéquate et d'une formation professionnelle qui leur permettront, une fois rentrés chez eux, de mener leur vie fructueuse.

A la fin de sa visite, Angelina Jolie a remis la somme de 100 000 dollars pour les activités d'éducation et de formation professionnelle de la population réfugiée et des communautés d'accueil.

Juin 2002 - Equateur

Dans le cadre de sa mission humanitaire effectuée du 6 au 10 juin, Angelina Jolie a pu se rendre compte sur place de la situation des victimes de la plus grave crise humanitaire de l'hémisphère occidental.

Dans la ville frontière de Ibarra, où se trouve l'un des plus grands centres d'accueil des réfugiés en Equateur, elle s'est entretenue avec des familles qui ont été chassées de chez elles par la violence de la guérilla et des paramilitaires."La vie de ces gens est en danger - non seulement en raison du climat général d'insécurité qui règne là où ils vivent, mais parce qu'ils sont menacés de mort et que leurs maisons sont brûlées".

A Lago Agrío, situé à quelques kilomètres de la province de Putumayo, l'une des plus grandes régions de culture de plantes de coca dans le monde, l'ambassadrice du HCR a rencontré des dizaines de femmes qui cultivent des légumes pour gagner un peu d'argent.

Décrivant sa mission en Equateur, Angelina confie dans son journal : "Ce qui est particulièrement bouleversant, c'est que chacun raconte qu'un ou plusieurs membres de sa famille a été affecté. L'un a perdu son enfant qui a été tué, l'autre son mari, un autre a été battu".

Juin 2002 - Etats-Unis

Le 18 juin, Angelina Jolie participe à une rencontre spéciale des Messagers de la paix et des ambassadeurs des Nations Unies, chacun représentant une institution du système des Nations Unies. Ils ont fait part de leurs expériences les plus marquantes dans leur rôle de plaidoyer en faveur des Nations Unies. Angelina Jolie a expliqué comment elle a approfondi sa connaissance des Nations Unies et des fléaux qui frappent trop de populations dans le monde. C'est ainsi q que le monde comptait plus de 20 millions de réfugiés et a décidé, par une démarche volontaire, d'aller à leur rencontre, en commençant par la Sierra Leone. Un voyage en entrainant un autre, elle a, selon ses termes, rencontré les gens "les plus formidables et remarquables" qu'ils soient du côté de ceux qui recoivent une assistance que de ceux qui la fournissent.

Le lendemain, 19 juin, elle assiste à une conférence de presse toujours en compagnie des Messagers de la paix et des ambassadeurs des Nations Unies.

Le 20 juin, elle participe pour la première fois, aux côtés de Colin Powell, à la Journée Internationale des Réfugiés à Washington, ayant cette année pour thème "Les femmes réfugiées dans le monde".

Octobre 2002 - Kenya

Après avoir été saluée par les femmes de la tribu des Turkana à l'aérodrome de Kakuma, Angelina Jolie a été chaleureusement accueillie dans le camp de Kakuma. Les jeunes enfants ont chanté des chants et lu des poèmes sur la paix, tandis que leurs parents et les réfugiés plus âgés jouaient du tambour et interprétaient des danses traditionnelles.

Elle a commencé son voyage en assistant à un match de basket-ball entre des victimes des mines antipersonnel en fauteuil. Elle s'est ensuite rendue sur un site où des maisons en torchis sont en cours de construction.

Angelina Jolie a rencontré une jeune fille soudanaise qui lui a raconté avec calme son histoire et lui a expliqué comment elle a fui la guerre et la faim dans son pays pour arriver au camp de réfugiés de Kakuma, près de la frontière nord-ouest du Kenya. "Elle a perdu toute sa famille alors qu'elle était seulement âgée de cinq ans et vit dans ce camp depuis maintenant plus de dix ans. Que dire à quelqu'un qui a perdu toute sa famille si jeune ?", demande Angelina Jolie, visiblement émue par ce récit et par l'histoire d'autres jeunes filles réfugiées, toutes regroupées pour l'accueillir.

Plusieurs d'entre elles l'ont ému jusqu'aux larmes lorsqu'elles lui ont raconté combien elles aimeraient aller à l'école et recevoir une éducation, mais que c'était impossible pour la plupart d'entre elles pour diverses raisons. "Ces jeunes filles sont si fortes ; leur volonté est une source d'inspiration. Elles souhaitent recevoir une éducation pour pouvoir accéder à une vie meilleure. Elles savent qu'elles ne resteront pas nécessairement toute leur existence au bas de l'échelle et elles veulent aller de l'avant", indique Angelina Jolie après s'être assise pour discuter avec les filles à l'ombre d'un arbre, près d'un des centres d'accueil.

Elle secoue la tête, incrédule, en apprenant combien de filles et de femmes du camp ont été les victimes de diverses formes de violence, allant du viol aux mutilations génitales, et combien d'entre elles ne peuvent aller à l'école à cause de leurs obligations domestiques. "Lors de ce voyage, le sort des femmes réfugiées, et particulièrement celui des jeunes filles, est devenu ma principale préoccupation. A Kakuma, près de 1 000 filles sont exclues du système scolaire. J'étais bouleversée en découvrant que beaucoup d'entre elles sont dans cette situation en raison des mariages précoces et forcés. J'ai vu des mères âgées d'à peine 12 ans !", indique-t-elle.

Pour faire face aux problèmes des jeunes filles capturées pour être mariées et des maternités précoces, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés a mis en place des programmes dans les camps, augmentant par exemple le nombre de femmes officiers de police afin d'encourager l'enregistrement de ce type d'incidents. Une magistrate de la ville voisine de Lodwar se rend régulièrement à Kakuma pour gérer ces cas et siège dans une cour "mobile" qui traite divers problèmes, y compris la capture de jeunes filles en vue de mariage. Les comités de femmes réfugiées établis dans tout le camp aident et conseillent les victimes de maternités précoces et informent les communautés des risques associés aux mutilations génitales féminines. A l'école, un programme incitatif a été mis en place pour encourager plus de jeunes filles à s'y rendre. Leur présence demeure très irrégulière ; elle dépend des tâches domestiques qui leur incombent à la maison. "On attend d'une jeune fille réfugiée qu'elle fasse la queue pendant des heures pour puiser de l'eau et la transporter à la maison, qu'elle parte chercher du bois, qu'elle cuisine et s'occupe du nettoyage pour toute la famille", indique Angelina Jolie, soulignant tous les obstacles que doivent affronter les jeunes filles pour pouvoir recevoir une éducation décente.

L'ambassadrice de bonne volonté a fait un don personnel de 200 000 dollars pour soutenir le travail de l'UNHCR au Kenya, une somme de 50 000 dollars étant allouée à la construction d'une nouvelle école pour les jeunes filles du camp. Plusieurs de ses futures élèves ont chanté et applaudi lorsqu'elle a dévoilé la plaque et planté un arbre sur le site de la future école. Sur cette plaque, on peut lire : "Dédiée à l'émancipation des jeunes filles réfugiées de Kakuma, aux droits des femmes et à la liberté de recevoir une éducation".

Angelina Jolie indique avoir également entendu des histoires terrifiantes d'enfants réfugiées d'à peine cinq ans soumises à des mutilations génitales. "Un nombre de femmes plus âgées ont aussi été violées et souffrent d'autres formes de violence sexuelle", déclare-t-elle. "De manière générale, il ne devrait y avoir aucun compromis sur la sécurité physique et la dignité des femmes, tout particulièrement celles des filles réfugiées".

Angelina Jolie a également visité plusieurs autres projets dans le camp et offert des cadeaux, tels que des ballons pour jouer au volley-ball et des livres d'exercice. Elle a exprimé sa préoccupation suite à l'annonce d'une réduction de vingt millions de dollars du budget de l'UNHCR au Kenya et de ses conséquences éventuelles sur l'interruption de programmes. "Ici, la plupart des gens vivent déjà avec le minimum vital - toute réduction veut dire une vie en moins", dit-elle. Elle en appelle à la communauté internationale pour continuer à soutenir "le travail de l'UNHCR et des autres organisations travaillant avec des réfugiés, telles que le Programme alimentaire mondial et, par-dessous tout, pour s'assurer que des fonds sont disponibles".

Angelina Jolie, qui a visité plusieurs camps de réfugiés à travers le monde depuis qu'elle est devenue l'ambassadrice de bonne volonté de l'UNHCR il y a un an, dit qu'elle a vu des camps "pires et mieux" que celui de Kakuma, mais que ce qui différencie ce camp, c'est le nombre de filles qui n'ont tout simplement aucune chance de pouvoir accéder un jour à une vie meilleure. "Ce n'est pas juste, ce n'est simplement pas juste - chaque enfant, chaque fille a le droit de recevoir une éducation. Ici, elles n'ont pas que de quoi survivre, alors qu'elles sont si extraordinaires et courageuses. C'est moi qui devrais apprendre d'elles", a-t-elle ensuite déclaré lors d'une conférence de presse à Nairobi.

Le représentant de l'UNHCR à Nairobi, George Okoth-Obbo, a dit que la visite d'Angelina Jolie avait été particulièrement stimulante pour toutes les personnes concernées. "C'est magnifique, mais c'est aussi une grande leçon d'humilité qu'une personne si affairée trouve le temps de venir ici, d'utiliser sa renommée, son talent et sa présence, juste pour apporter un peu de joie dans la vie incontestablement difficile que mènent les gens ici", a-t-il affirmé.

Octobre 2002 - Angleterre

Le 22 octobre, Angelina Jolie se rend au Landmine Awareness Centre, à Cheshire, en Angleterre, afin de sensibiliser au danger des mines anti personnels. Elle révèle que son envie de suivre les pas de la princesse Diana lui est venue lorsqu'elle tournait au Moyen-Orient. "Partout où je filmais, je voyais des personnes à qui il manquait des membres".

Elle a exprimé son mécontentement envers les Etats Unis face au refus d'interdire les mines terrestres, ce qui a contribué à sa décision de venir vivre en Angleterre. "Je me demande toujours encore pourquoi la situation est telle qu'elle est et certaines réponses m'énervent vraiment. Je suis consciente d'être critiquée pour demander des réponses politiques, mais il faut savoir choisir son camp".

La princesse Diana avait soutenu la lutte pour l'élimination des mines antipersonnel, au niveau national et international, l'identification des pays et populations touchées, la prévention et le déminage, la réparation et les soins aux victimes. Malgré ses efforts, les mines terrestres continuent de blesser environ 20 000 civils chaque année.

Alexandra Lagelee, directrice de Adopt-A-Minefield UK a déclaré que le soutien d'Angelina Jolie était un énorme encouragement. "Après le décès de Diana, l'intérêt pour l'interdiction des mines antipersonnel a faibli, mais malheureusement, le nombre énorme de personnes dont la vie est menacée n'a pas diminué. Nous avons peut être réussi à arrêter la production dans certains pays, mais il existe toujours un grand stock".

Afin de souligner la nécessité pour les enfants de connaître ce problème, des élèves de l'école primaire locale ont été invités, ainsi que des équipes de télévision et des journalistes. Les enfants étaient beaucoup plus intéressés à poser des questions à Angelina Jolie sur sa vie à Hollywood et sur son rôle de Lara Croft.

Angelina Jolie a admis, qu'en tant actrice dans des films violents, beaucoup de personnes voient un lien entre le côté séduisant que donne Hollywood à la violence et les réalités de la guerre."La violence dans "Tomb Raider" n'est pas une mauvaise violence, parce que mon personnage est quelqu'un de fidèle à ses amis, qui lutte contre les mauvaises personnes".

Décembre 2002 - Province du Kosovo (Serbie et Monténégro)

Du 27 au 30 décembre, Angelina Jolie a visité des sites de rapatriés et rencontré des équipes de femmes démineurs dans la capitale, Pristina. Elle a également voyagé dans différentes enclaves de la région de Mitrovica, zone réputée pour son instabilité, où elle a rencontré des réfugiés croates, des minorités et des communautés mixtes. "C'est un endroit triste", note-t-elle. "Difficile d'imaginer qu'il pourra revenir à la normale un jour. Pas de véritable joie, mais la capacité de survivre encore et toujours. Pour continuer, pour essayer de reconstruire. Pour essayer de faire de ses anciens ennemis des voisins".

Malgré la désolation, Angelina Jolie remarque que l'espoir renaît dans les endroits les plus improbables. Décrivant la scène d'un employé de l'UNHCR qui s'était un jour présenté avec des fleurs, elle écrit : "Cela a entraîné une longue discussion parce que les personnes présentes dans la pièce n'avaient pas vu de fleurs depuis fort longtemps. "Où les avez-vous eues ? Où ont-elles fleuri ?", "Non, il y a une petite serre derrière un bâtiment où ils recommencent à planter"... La conversation dure un moment et je me rends compte que, jamais auparavant, je n'ai prêté autant d'attention à quelques fleurs. A ce que représentent les choses qui poussent, qui grandissent. Comment des fleurs peuvent-elles s'épanouir dans un pays gelé et dévasté par les bombes. Et tout ce qu'elles peuvent représenter ?".