Avril 2004 - Etats-Unis

Poursuivant ses constants efforts pour faire entendre la voix de dizaines de milliers de demandeurs d'asile détenus aux Etats-Unis, Angelina Jolie a rendu visite à des demandeurs d'asile détenus dans trois centres situés dans le désert de l'Arizona. En effet, chaque année, des milliers de demandeurs d'asile sont détenus aux Etats-Unis, parmi lesquels on dénombre 5 000 enfants.

Elle a visité le 25 avril le programme de Southwest Key, un centre pour mineurs non accompagnés implanté à Phoenix. Elle s'est également rendue au centre de Florence, une installation qui dépend du département de la sécurité intérieure américain (DHS) et qui enregistre et traite les demandes des 300 hommes adultes qui y sont détenus. Enfin, elle a visité un centre correctionnel privé qui fournit aux autorités américaines des logements supplémentaires pour des femmes adultes.

Bien que l'agence des Nations Unies pour les réfugiés plaide depuis longtemps contre la mise en détention des demandeurs d'asile et des réfugiés partout dans le monde, l'UNHCR joue un rôle vital aux Etats-Unis et dans d'autres pays industrialisés qui appliquent cette politique de détention. Son rôle inclut notamment le contrôle et l'amélioration des conditions dans lesquelles vivent ces personnes détenues, en particulier les enfants.

En mars 2003, la responsabilité de la prise en charge et du placement des mineurs non-accompagnés aux Etats-Unis a été transférée des services d'immigration et de naturalisation (l'ancien INS, qui a été intégré au DHS) au bureau de réinstallation des réfugiés (ORR), qui appartient au département américain pour la santé et les services sociaux. L'UNHCR a salué ce transfert de compétences d'une agence d'exécution vers une agence qui s'occupe principalement du bien-être des enfants et qui bénéficie de dizaines d'années d'expérience dans le travail avec les réfugiés réinstallés.

Angelina Jolie a entendu beaucoup d'histoires très émouvantes pendant sa visite des trois centres, mais elle a été particulièrement émue par le sort des enfants non accompagnés qui tentent non seulement de survivre aux situations souvent horribles qui les ont conduits aux Etats-Unis, mais qui essaient également de se frayer un chemin dans un système d'immigration extrêmement complexe. "Beaucoup de ces enfants ont survécu à des tragédies ; les séparer ainsi de leurs familles ne peut qu'ajouter à leurs souffrances", a-t-elle confié. "L'accès à une représentation juridique et à un tuteur pour les aider à travers ce difficile processus d'immigration est absolument essentiel pour assurer leur protection et préserver aux mieux leurs intérêts".

Elle a noté avec satisfaction les très rapides progrès réalisés par l'ORR en matière de conditions d'hébergement pour les mineurs non-accompagnés. Elle a également apprécié les évolutions positives résultant de la coopération entre l'ORR et des centres tels que le programme Southwest Key.

A Southwest Key, elle a ainsi rendu visite à des garçons et à des filles plus âgés dans des ateliers de réparation de bicyclettes et de couture, ainsi qu'à de jeunes enfants participant à des projets artistiques et d'artisanat. Un petit garçon de 9 ans, qui était en train de réaliser un cadre photo avec du papier d'emballage marron, a montré à l'ambassadrice de bonne volonté une photo de son père, qui vit aux Etats-Unis et avec lequel il espère être bientôt réuni.

Angelina Jolie a ensuite visité le dortoir et la chambre d'une petite fille âgée de 12 ans qui la guidait sur ces lieux simples mais arrangés de façon à se sentir chez soi, avec des décorations peintes à la main, des dessins et des jouets accrochés aux lits et aux armoires. Un peu plus tard, au centre de détention de Florence, Angelina Jolie a pu rencontrer la mère de la petite fille. Toutes deux ne se sont pas revues depuis deux mois, lorsqu'elles ont été arrêtées à la frontière et détenues dans des centres séparés. La maman de la fillette a pleuré en entendant Angelina Jolie lui raconter qu'elle avait rencontré sa fille le matin même ; elle était soulagée d'apprendre qu'elle était en bonne santé et qu'elle était bien prise en charge par une équipe dévouée et dans un environnement amical.

Angelina Jolie a commencé à s'intéresser à la situation des demandeurs d'asile détenus, notamment à celle des enfants, depuis qu'elle a assisté au procès de demandeurs d'asile détenus à Arlington en Virginie en novembre 2001. En 2003, elle a joué un rôle-clé dans la campagne de sensibilisation et de soutien à la loi de 2003 sur la protection des mineurs étrangers non accompagnés (S.1129), un projet présenté par le Congrès et soutenu par les sénateurs américains Diane Feinstein et Sam Brownback. En plus de susciter un énorme soutien public en faveur de cette proposition, les sénateurs Arlen Specter et Hilary Clinton ont, à leur tour, accepté de parrainer ce projet de loi lors de discussions privées avec Angelina Jolie. Ce projet garantira que les enfants non-accompagnés détenus soient traités correctement et humainement lors de leur détention et qu'ils soient assistés par un avocat et des tuteurs attitrés pendant toute la procédure d'immigration.

Au terme de sa visite en Arizona, Angelina Jolie s'est montrée enthousiaste à l'égard de cette coopération. "Je suis très heureuse que l'UNHCR travaille avec l'ORR sur cette initiative", a-t-elle dit. "Ces enfants sont vraiment des survivants. Je suis à la fois stupéfaite et admirative devant leur courage et motivée par leur capacité de résistance et de récupération. J'espère que les différentes institutions intervenantes vont trouver la meilleure façon de travailler ensemble pour offrir aux enfants la prise en charge et l'assistance qu'ils méritent".

Mai 2004 - Italie

Angelina Jolie participe le 16 mai à Rome, à "We Are the Future, un concert ayant pour but de récolter des fonds pour les enfants dans les zones de conflit. L'évènement, organisé par le célèbre musicien Quincy Jones et accueilli par le maire de Rome, Walter Veltroni, rassemble beaucoup de célébrités, telles que Oprah Winfrey, Naomi Campbell, Lionel Richie, Serena Williams ou encore Andrea Bocelli. Le concert est diffusé en direct sur MTV, VH1 et beaucoup d’autres chaînes de télévision à travers le monde.

"En tant qu'ambassadrice pour le HCR, je sais pourquoi c'est si important que nous soyons tous réunis aujourd'hui. Ces dix dernières années, deux millions d'enfants ont été tués à la suite de conflits, six millions ont été blessés et douze millions n'ont plus de maison. Nous sommes l'avenir... "We Are the Future" apporte une lumière dans l'obscurité", a déclaré Angelina Jolie sur scène. "En raison de leur âge et de leur vulnérabilité, les enfants ont droit à une protection spéciale en ce qui concerne les droits fondamentaux. Nous sommes là pour eux, nous devons les aider, garantir leurs droits".

Juin 2004 - Tchad

Angelina Jolie a insisté sur l'urgence de financer plus d'assistance pour les réfugiés soudanais au Tchad, après avoir constaté par elle-même la situation désastreuse qui règne dans la région frontalière.

Au cours de ce voyage, elle a visité les sites frontaliers et les camps de réfugiés de l'est du Tchad. Ils accueillent ceux qui ont fui la région du Darfour, à l'ouest du Soudan. Elle a écouté le récit des attaques perpétrées par les milices et constaté l'empressement des agences humanitaires qui tentent de fournir aux réfugiés l'aide d'urgence dont ils ont besoin. "L'UNHCR et ses partenaires dans l'est du Tchad travaillent en étroite collaboration pour aider les réfugiés soudanais au Tchad du mieux possible. C'est une âpre bataille qu'ils semblent en passe de remporter. Mais ils sont lancés dans une course contre la montre ; ils doivent agir avant que ne débute la saison des pluies. Lorsque la pluie commencera à tomber, les structures temporaires fragiles des hébergements de fortune risquent de s'effondrer. Les maladies frapperont, en particulier les jeunes enfants, du fait de la dégradation de la situation sanitaire", a prévenu Angelina Jolie, en ajoutant que les pluies rendraient aussi les routes impraticables, les transports et l'acheminement d'articles médicaux et de nourriture d'urgence devenant alors presque impossibles.

Au cours de son voyage dans la ville de Tiné, à la frontière tchadienne, Angelina Jolie a discuté avec des réfugiés soudanais dans des abris de fortune. "J'ai fui mon village avec mes enfants et nous avons marché pendant plusieurs jours avant d'arriver ici, à Tiné", a indiqué une femme, tandis qu'elle se remémorait comment les milices janjawid ont dévasté son village il y a quatre mois, pillant, tirant sur les habitants et incendiant toutes les maisons.

A Tiné, devenue ces derniers mois l'un des principaux points d'entrée pour les réfugiés du Darfour, Angelina Jolie a aidé les réfugiés, principalement des femmes et des enfants, à embarquer dans les camions de l'UNHCR. Elle leur a distribué des biscuits hyper-protéinés en préparation de leur voyage de quatre heures vers le camp de Mille. Au camp d'Iridimi, à deux heures de la frontière, Angelina Jolie a accompagné une équipe en charge de la nutrition, venue des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) pour peser et mesurer les enfants réfugiés afin d'identifier d'éventuels cas de malnutrition.

Elle s'est ensuite rendue au village voisin d'Iridimi, où une équipe de Norwegian Church Aid l'a informée des projets hydrauliques en cours et lui a montré le dernier forage effectué pour fournir de l'eau aux réfugiés. L'eau est conservée dans des réservoirs et transportée par camion du village au camp. Le manque d'eau dans cette région désertique représente un énorme défi pour l'UNHCR et ses partenaires, qui tentent d'identifier des sites permettant de reloger les réfugiés dans des camps.

Angelina Jolie a également visité le centre de nutrition géré par Médecins Sans Frontières-Belgique, à l'hôpital d'Iriba.

Sa mission s'est achevée par la visite du camp de Touloum, à 17 kilomètres d'Iriba. Au terme de son voyage, elle a insisté sur le besoin urgent de fonds supplémentaires pour l'UNHCR et ses partenaires afin qu'ils puissent continuer d'aider les réfugiés soudanais au Tchad.

Juin 2004 - Etats-Unis

En compagnie du Secrétaire d'Etat Colin Powell et plusieurs personnalités du gouvernement des Etats-Unis, Angelina Jolie a donné le 16 avril le coup d'envoi à cinq jours de manifestations tenues à l'occasion de la Journée mondiale des réfugiés. Le thème de cette année était "Trouver un chez soi", choisi en vue de souligner les efforts déployés sans relâche par l'UNHCR et ses partenaires dans la recherche de solutions durables aux problèmes de millions de déracinés dans le monde.

Juin 2004 - Espagne

Angelina Jolie s'est rendue le 20 juin à Barcelone afin de se joindre aux manifestations liées à la Journée Mondiale des réfugiés qui se tenaient cette année en Espagne.

Elle a participé, en compagnie du Haut Commissaire du HCR António Guterres, à un Forum universel des cultures.

Enfin, elle a assisté le soir-même à la cérémonie de remise de la distinction Nansen, remise cette année au Centre humanitaire des droits de l'Homme, une organisation non-gouvernementale russe pour sa contribution exceptionnelle à la cause des réfugiés et des déplacés dans la Fédération de Russie.

Juillet 2004 - Cambodge

Angelina Jolie s'est rendue le 6 juillet à Phnom Penh, au Cambodge, où elle a été reçue par le Premier Ministre Hun Sen. Durant cet entretien, elle s'est vue proposer la nationalité cambodgienne afin d'honorer son engagement humanitaire dans le pays où elle a adopté son fils Maddox. "Il a bien mentionné la possibilité de me donner la nationalité cambodgienne et je serais ravie et très, très honorée", a-t-elle déclaré à quelques journalistes. Celle-ci lui a été accordée le 12 août 2005 par le roi du Cambodge Norodom Sihamoni.

Juillet 2004 - Jordanie

Angelina Jolie assiste le 20 juillet au 24ème Congrès des enfants arabes à Amman en Jordanie aux côtés de la Reine Noor.

Octobre 2004 - Thaïlande

Angelina Jolie se rend le 21 octobre au camp de Ban Pang Kwai en Thaïlande où elle rencontre des réfugiés birmans fuyant la guerre civile qui se déroule en Birmanie depuis l'indépendance du pays en 1948. La Birmanie est dirigée par un régime militaire, auquel se sont opposées des luttes armées indépendantes, notamment d'ethnies Mon et Karen.

Elle visite ensuite une école dont le toit est constitué de feuilles sèches empilées et dont les murs sont construits à l'aide de bambou et de branches d'arbre.

Octobre 2004 - Soudan

Le besoin de sécurité et d'accès aux villages de déplacés sont les principaux problèmes soulevés par l'ambassadrice Angelina Jolie, au terme de sa visite de trois jours dans la province soudanaise à l'ouest du Darfour en proie à un conflit.

Angelina Jolie a débuté sa mission 25 octobre dans l'ouest du Darfour, par la visite de camps afin de se rendre compte par elle-même de la situation de dizaines de milliers de déplacés internes.

Elle s'est rendue, le 27 octobre à Khartoum, la capitale soudanaise, pour partager ses observations au cours d'une conférence de presse. Elle a raconté l'histoire de razzia et de viols dans les villages, y compris le viol collectif la semaine précédente d'une fillette de douze ans et de sa mère. "Ces récents événements sont horribles et démontrent bien que la situation reste instable", a-t-elle déclaré. "J'ai rencontré beaucoup d'enfants pris au piège par ce conflit. Ils portent des haillons, ne peuvent ni aller à l'école ni recevoir des soins médicaux", a-t-elle ajouté. "Pourtant, lorsqu'on leur demande ce dont ils ont besoin, ils demandent à être en sécurité, avant même de mentionner la nourriture ou les vêtements. Le fait est qu'aucun endroit n'est sûr à 100 %".

Angelina Jolie a également parlé de l'attention que porte l'UNHCR sur les conditions des villages et des lieux d'origine dans l'ouest du Darfour, afin d'évaluer les besoins des personnes et les possibilités de retour. "Manifestement, le gouvernement voudrait que les gens rentrent. Mais mon impression, après leur avoir parlé et sur la base de mes propres observations sur place, est que ce n'est clairement pas le moment. Lorsque le temps de rentrer sera venu, il faudra que cela se fasse dans la sécurité et la dignité", a-t-elle insisté.

Sur le terrain, Angelina Jolie a pu observer la collaboration étroite qui existe entre l'UNHCR, les autres agences des Nations Unies et les organisations non gouvernementales. "J'ai passé beaucoup de temps avec INTERSOS. Leur travail est remarquable", a-t-elle raconté. "J'ai rencontré un des employés travaillant avec l'Union africaine. Il m'a aidée à comprendre la coopération unique que représente l'Union africaine. En fait, c'est l'Afrique au secours de l'Afrique et c'est une chose remarquable".

Elle a cependant souligné qu'il restait beaucoup à faire pour soutenir les Nations Unies et les ONG sur le terrain. "Le défi majeur est l'accès aux populations, les infrastructures et la sécurité. L'UNHCR doit avoir accès aux lieux d'origine pour pouvoir accomplir sa tâche", a-t-elle déclaré. "Améliorer la situation dans l'ouest du Darfour et fournir une protection et une assistance efficaces aux personnes déplacées internes n'est possible que si les agences telles que l'UNHCR reçoivent les fonds nécessaires".

Décembre 2004 - Liban

Angelina Jolie, a passé, pour la troisième fois consécutive, les fêtes de Noël sur le terrain, avec des réfugiés et des équipes de l'UNHCR. Elle a en effet profité d'une visite d'ordre privé au Liban, du 19 au 26 décembre, pour visiter le bureau régional de l'UNHCR à Beyrouth et un centre pour enfants atteints du cancer. Elle y a rencontré des jeunes venus d'Irak, du Soudan, d'Afghanistan et de la Sierra Leone. Elle leur a également distribué des cadeaux. L'un des enfants lui a dit : "J'ai quitté l'école en courant pour vous voir parce que je vous aime beaucoup et que je pense que vous êtes une actrice et une personne très belle. C'est un immense rêve et un grand plaisir de vous rencontrer ! Vous avez tant fait pour aider les gens et les réfugiés à travers le monde, en leur donnant de l'amour, de l'attention et du bonheur".

Le 24 décembre, Angelina Jolie et son fils de trois ans, Maddox, ont fêté Noël avec 30 collègues de l'UNHCR à Beyrouth. Un présent lui a été offert pour la remercier de ses inlassables efforts pour attirer l'attention sur les problèmes des réfugiés dans le monde entier. "Etre ici pour Noël a pris une dimension très particulière", a-t-elle déclaré. "Après tant d'années de conflit, voir les arbres de Noël près des mosquées - et tout le monde dans un esprit de fête - représente quelque chose de très beau et un véritable symbole de réconciliation. C'est un exemple d'espoir pour d'autres parties du monde".

L'UNHCR s'occupe de quelque 1 800 réfugiés au Liban, principalement originaires d'Irak, du Soudan et de la Somalie.